Un centre de coopération internationale. Fraîchement inauguré par le ministère de l'Intérieur, mardi, un centre de coopération policière internationale (CCPI) fonctionnant 24h/24 a été mis en place pour prévenir tout débordement lié au hooliganisme. Installée à 25 kilomètres de la capitale, à Lognes, en Seine-et-Marne, cette structure accueille au moins deux policiers de chacun des 23 pays à l'affiche du championnat, indique-t-on au service d'information et de communication de la police nationale (Sicop).
Ces officiers de liaison travaillent aux côtés d'une dizaine de fonctionnaires rattachés à la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNHL), créée en France en 2009, mais aussi d'agents d'Interpol et d'Europol. En contact à la fois avec l'Etat-major de leur pays, qui peut par exemple les alerter du départ d'un car de 300 supporters en direction de la France, ces officiers seront également en relation soutenue avec les "spotters", des physionomistes spécialisés dans la lutte contre le hooliganisme.
Les "spotters" sur la trace des supporters. La présence de "spotters" n'est pas un phénomène nouveau. Le dispositif a déjà été mis en place lors de l'Euro 2012 ou de la coupe du Monde 2014 et existe au cours de l'année sur les matches à risque de Ligue 1 ou Ligue des Champions, par exemple. Présents sur place aux abords des stades ou fan zones, encadrés par des policiers français, "ces spotters connaissent les supporters et savent identifier les troubleurs de fête, les fauteurs de troubles, explique-t-on au Sicop. Ils vont pouvoir les signaler à Lognes, qui va ensuite faire remonter l'information à la DNHL".
Chaque pays compétiteur a envoyé six "spotters", qui seront chargés durant tout le championnat de suivre les équipes nationales sur chacun de leur match. Un vrai marathon jusqu'à l'élimination ou la victoire finale. Outre ce rôle de prévention et de repérage, ils pourront aussi guider les ressortissants de leur pays au cours de la compétition, identifiables par leurs uniformes.
3.000 interdictions de territoire. D'autre part, pour éviter un afflux massif de supporters prêts à en découdre, la France a pris les devants en interdisant de territoire quelque 3.000 supporters étrangers, connus dans leur pays comme violents. L'Angleterre, elle, a même confisqué les passeports de certains ultras ou hooligans pour leur empêcher tout déplacement : 3.000 Anglais ont fait l'objet de cette mesure.
Enfin, si la sécurité de l'Euro 2016 fait évidemment l'objet d'une mobilisation accrue, la mise en place depuis octobre 2009 d'une police spécifique en France semble avoir découragé nombre d'"ultras" et de hooligans. Ainsi, selon le service d'information et de communication de la police nationale, le nombre de policiers mobilisés sur les surveillances de matchs de Ligue 1 a baissé de 41,7% de 2010 à 2015.